jeudi 15 janvier 2009

ENQUÊTE A DECHARGE

L'enquête à décharge n'est pas un plaidoyer pro domo pour nier les effets néfastes énoncés dans " l'acte d'accusation ". C'est encore moins un simple jeu de mot innocent car on verra plus loin la difficulté de régler les problèmes de traitement des déchets et des ordures ménagères.
Au risque de plagier une célèbre formule on peut dire que le SPP est :
" Coupable sans être responsable "

Le sac papier publicitaire (spp aussi !) son aîné de 100 ans et néanmoins concurrent historique a bénéficié d'un effet d'aubaine quand la protection de la nature est devenue un problème de société au début des années 90. Reconnaissons qu'il était déja dans les "petits papiers" des annonceurs de produits de luxe comme Fauchon et Christian Dior.
Ce fut une victoire à la Pyrrhus car ses procureurs n'ignoraient pas les dégats dans les forêts et les quantités d'eau astronomiques utilisées dans son processus de production.

Les fabricants de SPP au pied du mur ont inventé des additifs chimiques pour provoquer l'accélération de la décomposition du polyéthylène ( PE ). Mais ces plastiques se dégradaient en particules autant néfastes pour l'écosystème et moins faciles à détecter que le SPP normal.

Les espoirs se sont placés sur les plastiques biodégradables à base de matières renouvelables comme l'amidon de maïs et la fécule de pomme de terre.
La mise au point de ces plastiques biodégradables est dans sa phase finale , on commence à les voir dans le petit commerce de détail avec les inconvénients que l'on examinera plus loin.

Une solution de Salomon a bien été appliquée en 1995 par une grande société de distribution les établissements Edouard LECLERC : Elle s'inspira des bonnes vieilles habitudes d'antan (cabas et paniers individuels) pour fabriquer des SPP solides et réutilisables moyennant le prix d'une consigne.

QUI SERA LE CHAMPION ECOLOGIQUE ?

Le SPP après usage n'a pas de filière de recyclage et c'est un déchet qui a le tort d'être visible ! Mais qui parle de déchet ? le SPP n'est il pas réutilisable facilement pour n'importe quel usage domestique : poubelle, rangement protecteur, pic nic et fidèle compagnon de route des vagabonds et des usagers des transports en commun.
"Changons les comportements" comme le préconise l' ADEME ( Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie ) dans un article qui voit dans le miraculeux sac biodégradable un risque d'effet pervers chez les utilisateurs qui baisseront la garde en les jettant de plus belle et sans vergogne !

Est il préférable pour l'écosystème d'avoir un épave de SPP délavé difficile à confondre avec de l'herbe plutôt que des particules de sacs 100% dégradables qui passeront subrepticement dans l' oesophage des petits lapins ?

Quel beau sujet de plaidoirie que ces sacs biodégradables qui s'usent quand on s'en sert moins d'un an après leur sortie de fabrication, qui remboursera le flacon cassé de N° 5 de Chanel qui passe à travers le fond du sac déchiré ?

Pensez aux malheureux distraits qui vont acheter par temps de pluie des articles délicats chez un bon commerçant qui leur donnera un beau sac papier non plastifié .

A t-on pensé à la ménagère impécunieuse qui préfère recycler les SPP de sortie de caisse des grandes surfaces pour emballer ses ordures ménagères plutôt que d'acheter des sacs poubelles du commerce chers et qui plus est débités d'un mauvais bilan matière ?

Où trouvera t-on assez de terrains cultivables et d'eau pour cultiver le maïs et la pomme de terre comme matière première renouvelable des sacs biodégradables , quid des productions nécessaire à l'alimentation humaine ?

Et l'excellente valorisation énergétique des SPP ?
Ne parlons pas de l'impossible valorisation matière car le poids infime des SPP (5 g) ne rentabilise pas le coût du recyclage.
Par contre le PE a un très fort pouvoir calorifique qui est très apprécié dans les usines d'incinération des ordures ménagères.

OK Compost ! n'est pas le titre d'un film mais une marque de qualité appréciée pour un sac biodégradable . En effet cela permet de jeter ensemble les résidus ménagers verts et leur emballage pour produire du compost (un engrais naturel). C'est bien intéressant tant que le compost a un marché suffisant ; or ceci n'est vrai que dans certaines régions et lorsque il est compatible avec les cultures , ce qui n'est pas le cas pour la vigne.

LE FACTEUR LIMITANT :

L' ARGENT ne pousse pas sous les sabots des chevaux.

Le SPP est de très loin le plus économique de tous sans parler de sa valeur d'usage exceptionnelle.

Le consommateur est il prêt à payer ce qui était "gratuit" ?

Les sacs réutilisables de type "LECLERC" coûtent ils vraiment que le prix de la consigne de départ , combien de ces sacs sont jetés aux ordures sans être rendus au supermarché ! quand on on ne les oublie de les prendre en partant de la maison ?

Pourquoi les "SPP volants" ont une prédilection pour certaines villes et pas pour d'autres ?
- Certaines villes n'investissent pas dans des systèmes moderne de traitement des ordures
- d'autres ont des problèmes face aux riverains qui refusent l'implantation d'usine de traitement au motif qu'elles dégagent des gaz toxiques comme la dioxyne .
La solution d'attente qui s'éternise conduira à des décharges à ciel ouvert scandaleuses ou à des zones d'enfouissement qui si les études ne sont pas exhaustives menaceront les réserves d'eau souterraines d'eau

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